Le IYSSE (International Youth and Students for Social Equality – Mouvement international des jeunes et des étudiants pour l’égalité sociale) organise une réunion internationale en ligne, le samedi 10 décembre, pour la construction d'un mouvement contre la guerre. Inscrivez-vous dès aujourd'hui.
Le IYSSE (International Youth and Students for Social Equality) – le mouvement étudiant et de jeunesse des partis de l'égalité socialiste, les sections nationales du Comité international de la Quatrième Internationale – appelle à la construction d'un mouvement mondial de masse des jeunes pour mettre fin à l'escalade dangereuse vers la Troisième Guerre mondiale.
La guerre doit être arrêtée avant qu'elle ne débouche sur une catastrophe mondiale. L'interaction entre le militarisme impérialiste de l'OTAN, qui poursuit dangereusement son programme géopolitique mondial quelles qu'en soient les conséquences, et le désespoir croissant du régime capitaliste oligarchique de la Russie menace de dégénérer en une conflagration nucléaire.
L'espoir que «la raison l'emportera» et que la guerre connaîtra bientôt une conclusion négociée est une illusion politiquement paralysante et dangereuse. L'OTAN ne veut pas la «paix». Elle veut la guerre. Ayant délibérément provoqué le conflit par des décennies d'expansion de l'OTAN vers les frontières de la Russie et l'armement massif de son régime satellite corrompu à Kiev, les puissances impérialistes sont déterminées à exploiter à fond l'invasion mal calculée, politiquement réactionnaire et désastreuse de l'Ukraine par le Kremlin.
Convaincue qu'une victoire militaire sur la Russie est possible, l'OTAN fait fi de toutes les «lignes rouges» russes. Pendant la majeure partie de l’après-guerre, et en particulier après la mise au point des bombes à hydrogène dans les années 1950, la compréhension que la guerre nucléaire menaçait la civilisation humaine d'extinction a conduit à la conclusion politique que les armes nucléaires ne seraient jamais utilisées, car il ne pouvait y avoir de vainqueurs dans un tel conflit. La doctrine de la «destruction mutuelle assurée» était le principe militaire en vigueur.
Mais le principe selon lequel une guerre nucléaire n’est pas gagnable et ne peut être déclenchée que par des fous a été répudié. En dépit de la probabilité qu’une guerre nucléaire entraîne l'anéantissement de la société, la «destruction mutuelle assurée» a été remplacée par la doctrine criminellement folle du «Et alors»! Lorsque les États-Unis et les puissances de l'OTAN déclarent publiquement qu'ils ne se laisseront pas «intimider» par la possibilité d'une guerre nucléaire, ils veulent dire que leurs politiques et leurs actions ne seront pas freinées même par le danger d'une catastrophe nucléaire.
Les leçons de l'histoire
Pour comprendre l'ampleur du danger actuel, il faut rappeler les expériences du passé. Il n'y a pas de barbarie dont la classe dirigeante, à la recherche de l’hégémonie mondiale, des profits et de la richesse personnelle, n'est pas pleinement capable.
L'impérialisme est apparu au début du 20e siècle avec le développement d’entreprises industrielles massives et la croissance gigantesque des banques internationales et du capital financier. L'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie et l'Amérique latine ont été soumis à la tyrannie du colonialisme. Les grandes puissances cherchaient chacune une position dominante dans la lutte pour le contrôle des marchés, des matières premières et de la main-d'œuvre. Cette lutte a débouché sur une guerre mondiale d'une ampleur et d'un niveau de violence sans précédent dans l'histoire de l'humanité.
La Première Guerre mondiale, qui a éclaté en 1914, a entraîné la mort de plus de 20 millions de personnes. L'impérialisme a fait découvrir au monde les horreurs de la guerre des tranchées et des gaz toxiques, ainsi que les innovations techniques meurtrières que sont les bombardements aériens, les sous-marins armés de torpilles et les chars d'assaut.
Mais les horreurs de ce conflit mondial n'ont été qu'un prélude à la barbarie de la Seconde Guerre mondiale, qui a débuté en 1939, 21 ans seulement après la fin de la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale a été marquée, dans le cadre d'une politique officielle et délibérée, par l'extermination massive de populations civiles. Celle-ci comprenait le génocide industrialisé de l'holocauste, les bombardements de grandes villes (Dresde et Hambourg en Allemagne, Tokyo au Japon) et le largage de bombes atomiques par les États-Unis sur Hiroshima et Nagasaki. L'ampleur de la mort défie pratiquement l'entendement. Le nombre de victimes est estimé à 85 millions d'êtres humains, dont 6 millions de Juifs, environ 27 millions de citoyens de l'Union soviétique et 20 millions de Chinois.
Aujourd'hui, dans la troisième décennie du 21e siècle, on assiste à une course folle vers une troisième conflagration mondiale, impliquant l'utilisation d'armes nucléaires, qui entraînerait la mort non pas de dizaines de millions, mais de centaines de millions, voire de milliards de personnes. Le président des États-Unis, même s'il a reconnu que la guerre pourrait aboutir à «l’apocalypse», a poursuivi et intensifié l'escalade du conflit.
Avec la guerre des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie, l'impérialisme a donné le signal qu'une conflagration encore plus grande était en préparation. Dans des documents publiés en octobre 2022, exposant les objectifs stratégiques de l'impérialisme américain, le gouvernement Biden a reconnu sans ambages que le conflit en Ukraine n'est que le prélude à une confrontation avec la Chine.
En août dernier, lorsque Biden a annoncé le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, il a déclaré que c'était la fin de la «guerre pour toujours». Maintenant, les États-Unis sont engagés dans une guerre qui pourrait mettre fin à la vie pour toujours.
Quiconque croit que la classe dirigeante n'est pas prête à sacrifier des dizaines de millions de vies dans la poursuite de ses intérêts géopolitiques n'a qu'à considérer l'expérience des deux dernières années et demie. En réponse à la pandémie de COVID-19, l'oligarchie industrielle et financière a rejeté les mesures de santé publique les plus élémentaires requises pour freiner la propagation du virus parce qu'elles empiétaient sur les profits. Plus de 20 millions de personnes sont mortes en conséquence, dont plus d'un million aux États-Unis.
Toutes les justifications données par les gouvernements impérialistes qui poursuivent cette guerre puent le mensonge et l'hypocrisie.
Les causes et les intérêts qui ont conduit au déclenchement de la guerre en Ukraine ne peuvent pas être compris si le conflit est considéré comme un épisode isolé, sans liens avec les événements qui ont précédé la date de l'invasion russe et en dehors d'un contexte historique plus large. La responsabilité de la guerre ne peut être déterminée en identifiant qui a «tiré le premier coup de feu». Les tentatives d'expliquer la guerre comme le résultat des actions d'individus isolés sont encore plus absurdes. Toutes les guerres menées par les États-Unis au cours des trois dernières décennies ont été justifiées comme des croisades morales contre tel ou tel «monstre»: Saddam Hussein en Irak, Slobodan Milosevic en Serbie, Bachar al-Assad en Syrie, Mouammar Kadhafi en Libye, etc. Le dernier «monstre» en date est Vladimir Poutine, et de nouveaux diables seront trouvés lorsque le besoin géopolitique se fera sentir. La diabolisation du Chinois Xi Jinping est déjà bien engagée.
Les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN mènent une guerre impérialiste
Les campagnes de propagande contre tel ou tel dirigeant politique n'expliquent en rien les origines des guerres menées par l'impérialisme, et encore moins la cause du conflit actuel en Ukraine.
La guerre par procuration que mènent les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN est, dans son essence économique et géopolitique, impérialiste. Les États-Unis et l'OTAN se moquent éperdument de la démocratie en Ukraine et du sort du peuple ukrainien, qui est utilisé comme chair à canon. Comme la Première et la Deuxième Guerre mondiale, l'objectif fondamental de la guerre est de réorganiser le globe et de redistribuer ses ressources entre les puissances impérialistes.
La guerre des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine est la continuation et l'escalade à un niveau plus dangereux des guerres fomentées par les États-Unis au cours des trois dernières décennies. Cherchant à inverser le déclin économique à long terme du capitalisme américain et à supprimer les tensions internes croissantes, la classe dirigeante américaine considère la guerre et la réalisation de l'hégémonie mondiale comme la seule solution à ses problèmes. Son déchaînement militariste donne raison à l'analyse prophétique de Léon Trotsky, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, sur la trajectoire historique de l'impérialisme américain:
Le monde est divisé? Il doit être redivisé. Pour l'Allemagne, il s'agissait d'«organiser l'Europe». Les États-Unis doivent «organiser» le monde. L'histoire met l'humanité face à l'éruption volcanique de l'impérialisme américain.
Depuis la dissolution de l'Union soviétique en 1991, les États-Unis considèrent l'incorporation de l'Ukraine dans la sphère d'influence de l'OTAN comme un élément essentiel de leurs objectifs à long terme: démanteler la Russie, obtenir un accès illimité aux vastes ressources stratégiques du pays, obtenir un contrôle décisif sur la masse continentale eurasienne et, sur cette base, détruire finalement la capacité de la Chine à défier l'hégémonie mondiale de l'impérialisme américain. Il existe d'innombrables documents du gouvernement américain et des analyses stratégiques de groupes de réflexion impérialistes, accessibles en ligne, dans lesquels ces objectifs criminels sont crûment énoncés.
Les États-Unis et les puissances de l'OTAN ont provoqué l'invasion par leur armement militaire massif de l'Ukraine, qui a été quasiment transformée en un protectorat des États-Unis, membre de l'OTAN sauf de nom. Cela fait partie d'une expansion sur plusieurs décennies de l'alliance militaire de l'OTAN en Europe de l'Est, jusqu'aux frontières mêmes de la Russie.
En dénonçant la Russie, les États-Unis et l'OTAN font de nombreuses déclarations solennelles sur le caractère sacré des frontières des États, la charte des Nations unies et le droit de l'Ukraine à «l'autodétermination». Aucune préoccupation de ce genre n'a été soulevée lorsque les États-Unis et les puissances européennes ont démembré la Yougoslavie dans les années 1990, pour aboutir à la guerre contre la Serbie en 1999. Les États-Unis sont les premiers à violer le principe d' «autodétermination»: ils manipulent, bombardent et envahissent des pays en fonction de leurs propres intérêts géopolitiques et économiques.
L'armée américaine a été la première à utiliser l'expression de «choc paralysant» (shock and awe) pour décrire la deuxième guerre contre l'Irak, en 2003, lancée sur la base de mensonges, qui a causé la mort de centaines de milliers de personnes et détruit une société entière.
Dans les guerres de l'impérialisme américain – notamment en Afghanistan (2001), Libye (2011) et Syrie (2011), en plus de la Yougoslavie et de l'Irak –, plus d'un million de personnes ont été tuées et des dizaines de millions sont devenues des réfugiés. Dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme», des termes tels que «interrogatoire renforcé», «Abu Ghraïb», «restitutions extraordinaires», «simulation de noyade», «Guantanamo Bay», «assassinat par drone» et «mardis de la terreur» sont entrés dans le lexique mondial. En tant que sénateur américain, l'actuel occupant de la Maison-Blanche, Biden, a voté pour toutes ces guerres.
La prétendue préoccupation de Washington pour la «démocratie» n'est pas moins hypocrite et trompeuse. Le gouvernement de Kiev a été installé par une opération de changement de régime soutenue par les États-Unis en 2014 et représente une oligarchie ukrainienne qui piétine les droits de la classe ouvrière. Il est allié à des organisations d'extrême droite et fascistes et en fait la promotion, notamment le bataillon Azov, qui tire ses origines du meurtrier de masse Stepan Bandera et des collaborateurs nazis en Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Et tandis que le gouvernement Biden justifie ses guerres à l'étranger en invoquant une lutte mondiale pour la «démocratie» contre la dictature, une guerre contre la démocratie est menée par la classe dirigeante américaine sur le territoire national. Le système démocratique des États-Unis est au bord de l'effondrement. Biden lui-même a publiquement averti qu'il est possible que le système constitutionnel existant ne survive pas à la décennie. Le fascisme a infecté la politique américaine. Un peu moins de deux ans se sont écoulés depuis la tentative de Trump d'instaurer une dictature présidentielle le 6 janvier 2021, un coup d’état qui a failli réussir.
La transformation du parti républicain en une organisation semi-fasciste est liée à une croissance mondiale de l'extrême droite – du gouvernement dirigé par Giorgia Meloni, une admiratrice de Mussolini, en Italie, au Rassemblement national de Marine Le Pen en France et au parti de Jair Bolsanoro au Brésil.
Parallèlement à l'effondrement de la démocratie et à la résurgence du fascisme, on assiste à une glorification ouverte du militarisme et de la guerre. Des milliards de dollars sont versés dans des programmes de réarmement. La classe dirigeante allemande, qui a envahi l'Ukraine à deux reprises au 20e siècle et assassiné des millions de ses citoyens, exploite aujourd'hui la guerre en Ukraine comme prétexte pour tripler son budget militaire. Tous les pays impérialistes enlèvent les ressources dédiées aux besoins sociaux pour les détourner vers la conduite de la guerre.
Le Royaume-Uni, la France et toutes les puissances de l'OTAN ont inondé l'Ukraine d'armes. Le gouvernement canadien, dont la vice-première ministre, Chrystia Freeland, a des liens familiaux directs avec l'extrême droite ukrainienne, est en première ligne pour demander que l'Ukraine soit officiellement admise dans l'OTAN. L'Australie, qui soutient pleinement la guerre contre la Russie, se prépare à être en première ligne d'un éventuel conflit avec la Chine.
Par l'agression et l'intrigue, les puissances impérialistes cherchent à exploiter et à subordonner les États du monde entier à leurs offensives stratégiques contre la Russie et la Chine. Ce faisant, elles provoquent et enflamment d'innombrables conflits régionaux qui menacent eux-mêmes de devenir des déclencheurs de guerre mondiale. La volonté de Washington de transformer l'Inde en un État de la ligne de front contre la Chine, pour ne citer qu'un exemple, a eu pour conséquence de mêler inextricablement le conflit indo-pakistanais à celui qui oppose les États-Unis à la Chine, ajoutant une nouvelle charge explosive aux deux.
L'intervention réactionnaire de la Russie en Ukraine
Le caractère impérialiste flagrant de la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN ne légitime en rien l'invasion russe de l’Ukraine, que le IYSSE condamne. Mais notre opposition est celle de la classe ouvrière et de la gauche socialiste, et non celle de la droite pro-impérialiste. Il y a suffisamment de raisons, basées sur les principes socialistes, pour condamner l'invasion sans capituler devant le récit réactionnaire et trompeur concocté par l'OTAN et les grands médias occidentaux.
Le conflit entre la Russie et l'Ukraine est une autre conséquence désastreuse de la trahison stalinienne de la révolution socialiste d'octobre 1917, qui a culminé avec la dissolution de l'Union des républiques socialistes soviétiques (Union soviétique) en 1991, la restauration du capitalisme et la création d'un régime oligarchique d'anciens bureaucrates corrompus qui se sont enrichis en volant des actifs appartenant auparavant à l'État soviétique. Poutine est le représentant de cette mafia capitaliste réactionnaire.
Lorsque la bureaucratie stalinienne a dissous l'URSS, on a dit aux travailleurs et aux jeunes de Russie et d'Europe de l'Est que cela ouvrirait une nouvelle période de prospérité et de paix. Rien de tel ne s'est produit. Non seulement le pillage des biens de l'État par les apparatchiks devenus oligarques a entraîné une baisse massive du niveau de vie et de l'espérance de vie, mais la Russie se trouve désormais encerclée par l'impérialisme. L'invasion de l'Ukraine était un effort désespéré et désastreusement mal calculé pour faire pression sur les États-Unis afin qu'ils fassent des concessions au «besoin de sécurité» de la Russie – c'est-à-dire au droit des oligarques de piller les vastes ressources du pays sans ingérence excessive des puissances impérialistes.
Il est sans doute vrai que la Russie est confrontée à une menace existentielle de la part des États-Unis et de l'OTAN. Mais c'est la dissolution de l'Union soviétique et la restauration du capitalisme qui ont placé la Russie dans le viseur des impérialistes. Poutine cherche à contrer cette menace en invoquant le nationalisme réactionnaire et mystique de la «Sainte Russie» tsariste. En vain. L'habileté politique et la diplomatie inspirées par la Russie tsariste, renversée en 1917, peuvent difficilement servir de modèle à la politique étrangère en 2022.
Poutine a explicitement, et à plusieurs reprises, condamné la révolution d'Octobre et le régime bolchevique dirigé par Lénine et Trotsky pour avoir créé les bases d'une Ukraine moderne indépendante de la Russie. Ce que méprise Poutine en tant que chauvin russe et antisocialiste, c'est le fait que l'URSS a été fondée en 1922, cinq ans après la révolution, comme une union volontaire de républiques socialistes. L'Union soviétique, fondée sur le pouvoir des travailleurs, était profondément engagée dans la défense des droits démocratiques et nationaux de toutes les nationalités qui avaient été opprimées par le régime tsariste. La dégénérescence bureaucratique de l'Union soviétique, incarnée par l'arrivée au pouvoir de Staline, a trouvé une expression particulièrement aiguë dans la violation et la suppression des aspirations démocratiques légitimes des minorités nationales au sein de l'URSS. Le chauvinisme national du gouvernement russe actuel est enraciné historiquement non seulement dans les traditions réactionnaires du tsarisme, mais aussi dans celles du stalinisme.
Le IYSSE, fidèle aux traditions du marxisme révolutionnaire et de l'internationalisme socialiste, rejette toute justification de la guerre basée sur le concept obsolète de «défense nationale». Notre position s'applique à la fois à la Russie et à l'Ukraine. Nous sommes pour l'unité des travailleurs russes et ukrainiens contre les politiques de guerre de Poutine et Zelensky. En nous opposant au chauvinisme réactionnaire des deux régimes, nous attirons l'attention sur les paroles de Trotsky:
Si l'État national actuel représentait un facteur progressiste, il devrait être défendu indépendamment de sa forme politique et, bien sûr, indépendamment de qui a «commencé» la guerre. Il est absurde de confondre la question de la fonction historique de l'État national avec la question de la «culpabilité» d'un gouvernement donné. Peut-on refuser de sauver une maison habitable simplement parce que le feu a pris à cause de la négligence ou des mauvaises intentions du propriétaire? Mais ici, il s'agit précisément d'un cas où la maison en question n'est pas faite pour vivre, mais seulement pour mourir. Pour permettre aux peuples de vivre, la structure de l'État national doit être rasée jusqu'à ses fondations.
Un «socialiste» qui prêche la défense nationale est un réactionnaire petit-bourgeois au service du capitalisme en décomposition. Ne pas se lier à l'État national en temps de guerre, suivre non pas la carte de la guerre, mais celle de la lutte des classes, n'est possible que pour le parti qui a déjà déclaré une guerre irréconciliable à l'État national en temps de paix. Ce n'est qu'en réalisant pleinement le rôle objectivement réactionnaire de l'État impérialiste que l'avant-garde prolétarienne peut devenir invulnérable à tous les types de patriotisme social. Cela signifie qu'une véritable rupture avec l'idéologie et la politique de «défense nationale» n'est possible que du point de vue de la révolution prolétarienne internationale. [La guerre et la Quatrième Internationale, 1934].
Les jeunes doivent lutter pour l'avenir!
Les jeunes incarnent et représentent l'espoir et la promesse de l'avenir. Mais dans la poursuite dangereuse d'objectifs économiques et géopolitiques, le capitalisme met en danger la survie même de l'humanité. Il y a 400 ans, le Hamlet de Shakespeare posait la question existentielle fondamentale: «Être ou ne pas être?» Dans le monde actuel, cette question ne se pose pas comme un sujet de spéculation philosophique, mais plutôt comme le défi politique suprême auquel l'humanité est confrontée. Outre le danger de guerre nucléaire, le changement climatique et les futures pandémies menacent les vies de centaines de millions de personnes dans les décennies à venir. La classe ouvrière doit mettre un terme au capitalisme avant que le capitalisme ne mette un terme au monde.
e IYSSE avance les principes stratégiques suivants comme base pour construire un mouvement puissant contre la guerre en Ukraine et son escalade vers une Troisième Guerre Mondiale nucléaire.
La guerre ne sera pas arrêtée par des appels et des protestations adressés à la classe dirigeante et à ses gouvernements, mais par la mobilisation politique de la classe ouvrière internationale. La classe ouvrière, dont l'exploitation est la source de tout profit, constitue la grande majorité de la population mondiale. Elle n'a aucun intérêt dans la guerre. Ce sont les travailleurs, et en particulier les jeunes travailleurs, qui serviront de chair à canon dans une nouvelle guerre mondiale.
La guerre a déjà provoqué une baisse massive du niveau de vie des travailleurs dans le monde entier, contribuant à une inflation galopante qui empêche les travailleurs de payer les produits de première nécessité. La crise créée par l'effondrement du niveau de vie a conduit à une poussée mondiale de la lutte des classes – aux États-Unis, en Europe, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Afrique.
Alors qu'elle dépense des milliers de milliards de dollars chaque année pour les instruments de guerre, la classe dirigeante prétend qu'il n'y a pas d'argent disponible pour financer les programmes sociaux essentiels à la classe ouvrière, y compris l'éducation publique, ou pour payer des salaires décents et fournir des soins de santé. L'escalade de la guerre s'accompagne inévitablement de l'appauvrissement de couches toujours plus larges de la classe ouvrière.
Le IYSSE s’oppose à toutes les organisations qui se prétendent frauduleusement socialistes tout en servant de soutiens les plus acharnés à l'impérialisme des États-Unis et de l'OTAN, des Socialistes démocratiques d'Amérique (DSA) aux États-Unis, aux Verts et au Parti de gauche en Allemagne, à Syriza en Grèce et Podemos en Espagne.
Sous le slogan faux et réactionnaire de la défense de la «souveraineté ukrainienne», ces groupes ont critiqué les États-Unis et l'OTAN, non pas pour avoir armé l'Ukraine jusqu'aux dents et mené une guerre par procuration contre la Russie, mais pour ne pas avoir fourni suffisamment d'armes. Pendant des décennies, les organisations de la pseudo-gauche ont encouragé la politique de division raciale et de genre, en particulier sur les campus, pour diviser la classe ouvrière tout en aidant les couches de la classe moyenne supérieure, pour qui elles parlent, à obtenir des postes et des privilèges. Aujourd'hui, elles se révèlent être des partisans ouverts de l'impérialisme. Quant aux bureaucraties syndicales formant le soi-disant «mouvement ouvrier» et composées de milliers de fonctionnaires de la classe moyenne supérieure, leur soutien à la guerre est le revers de leur hostilité envers la classe ouvrière et leur rôle d’agents des entreprises.
Le IYSSE rejette le programme réactionnaire de «défense nationale» pour deux raisons fondamentales.
Premièrement, l'État national est un anachronisme historique, incompatible avec le développement d'une économie mondiale intégrée et interdépendante. Il place une camisole de force sur le développement des forces productives et leur utilisation pacifique et productive par toute l'humanité.
Deuxièmement, les appels à l'«unité nationale» sont fondés sur la négation du fait que tous les États nationaux sont en proie à un conflit de classes, tout le pouvoir étant entre les mains des élites capitalistes qui contrôlent les gouvernements et utilisent le pouvoir de l'État pour promouvoir leurs intérêts économiques. La politique étrangère poursuivie par les États impérialistes – la course incessante et violente pour le contrôle des ressources mondiales – est l'extension à l'échelle mondiale de la course aux profits des capitalistes dans «leurs» pays.
L'opposition de la classe ouvrière au chauvinisme national et aux guerres menées sous la bannière de «l'intérêt national» et d'autres slogans hypocrites (tels que «démocratie» et «droits de l'homme») n'est pas simplement basée sur des considérations morales. En fait, les masses de travailleurs constituent une classe internationale, dont les intérêts communs transcendent les États nationaux. Dans le sens historique et économique le plus profond, la classe ouvrière n'a pas de pays.
La mondialisation de la production a entraîné une croissance rapide de la classe ouvrière dans le monde entier, y compris les centaines de millions de nouveaux travailleurs en Asie, en Amérique latine et en Afrique, et de larges couches de la population, y compris de jeunes, qui ont été prolétarisés dans les grands pays capitalistes. En même temps, les progrès extraordinaires des télécommunications au cours des trois dernières décennies ont permis aux travailleurs et aux jeunes de communiquer entre eux au-delà des frontières nationales et d'organiser leurs luttes sur la base d'un programme commun et d'un plan d'action commun.
En reconnaissance de cette réalité mondiale, le IYSSE (International Youth and Students for Social Equality) lutte pour unir les jeunes et les étudiants du monde entier dans une lutte commune pour se tourner vers la classe ouvrière et construire un mouvement pour abolir le capitalisme.
Non à la guerre! Construisons le IYSSE!
Il y a trois décennies, au lendemain de la dissolution de l'Union soviétique, les idéologues de la classe dirigeante ont proclamé «la fin de l'histoire». La signification de ce slogan était que la prétendue «victoire» de l'impérialisme dans la guerre froide prouvait qu'il ne pouvait y avoir d'alternative au capitalisme. Le système d'État national, la propriété privée des moyens de production, le système de profit et la démocratie bourgeoise marquaient le stade suprême et final du développement social.
La thèse de la «fin de l'histoire» était la traduction capitaliste de la terrifiante vision de l'enfer de Dante: «Abandonnez tout espoir, vous qui entrez ici». L'humanité était piégée dans une dystopie capitaliste dont il ne pouvait y avoir d'échappatoire. L'inégalité sociale, la pauvreté, l'exploitation et l'avilissement perpétuel de la culture étaient le destin auquel l'humanité était condamnée.
Adopté et amplifié par les médias et prêché par d'innombrables universitaires, le récit de la «fin de l'histoire» visait à semer le découragement, la démoralisation et l'apathie politique. Mais c'était un faux récit. L'histoire est revenue en force. Les fondements économiques, politiques et sociaux du capitalisme s'effondrent. La lutte des classes – la grande force motrice du progrès historique – est en train de briser tous les mécanismes institutionnels de contrôle social.
Alors que le développement de la guerre soulève de grands dangers pour les jeunes et pour toute l'humanité, le IYSSE fonde son programme non pas sur le désespoir, mais sur la confiance que nous pouvons lutter et assurer l'avenir.
Le fatalisme des pessimistes exprime une vision qui reste enfermée dans les limites de ce qui est possible dans l'ordre mondial capitaliste. L'optimisme naît de la compréhension que la même crise capitaliste qui produit la guerre, la dictature, le changement climatique et la réaction sociale produit également la croissance de la lutte internationale de la classe ouvrière.
Nous devons nous tourner vers les usines et les lieux de travail, où les travailleurs luttent contre l'inégalité et l'exploitation. Ils sont la grande puissance capable de renverser le capitalisme et de forger une voie pour l'humanité. Le IYSSE ne cherche pas seulement le soutien des travailleurs dans la lutte contre la guerre. Nous reconnaissons que la défaite de l'impérialisme dépend de l'émergence de la classe ouvrière, armée d'un programme socialiste, comme force révolutionnaire décisive dans la lutte contre le système capitaliste mondial.
Tout comme c'est la Révolution russe, la plus grande intervention de la classe ouvrière dans l'histoire mondiale, qui a mis fin au premier carnage mondial de la Première Guerre mondiale, ce sera l'intervention de la classe ouvrière internationale qui arrêtera aujourd'hui l'escalade vers la Troisième Guerre mondiale.
Le IYSSE fonde sa perspective sur l'histoire du mouvement socialiste, surtout sur l'histoire de la Quatrième Internationale, le mouvement trotskyste, qui a maintenu la continuité du marxisme à travers la lutte contre le stalinisme. Les jeunes ont été largement coupés de cette histoire et de toute l'histoire de la lutte de la classe ouvrière par les attaques de la classe dirigeante contre le marxisme et la promotion de toutes sortes d'idéologies réactionnaires et de falsifications historiques.
Dans son travail parmi les étudiants, le IYSSE s'oppose à toutes les formes de théories antimarxistes, en particulier celles associées à l'école réactionnaire de Francfort et à l'irrationalisme doublement réactionnaire du postmodernisme, qui nient le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière et s'opposent à la lutte politique pour le socialisme.
De plus, le IYSSE s’oppose aux efforts pour subordonner la science et la recherche au militarisme impérialiste. Nous nous sommes constamment opposés aux attaques contre la vérité historique et les droits démocratiques, et avons résisté à toutes les tentatives d’étouffer l'opposition croissante au fascisme et à la guerre.
Le IYSSE mettra en marche un mouvement qui unit les jeunes dans une lutte commune, dirigée vers la classe ouvrière, contre la guerre. Nous disons aux étudiants et aux jeunes du monde entier: si nous voulons avoir un avenir, nous devons lutter pour cet avenir! Nous ne pouvons pas rester à l’écart pendant que les classes dirigeantes complotent pour transformer le monde entier en un enfer nucléaire!
Cette campagne sera lancée par le biais d'un webinaire mondial le 10 décembre, intitulé «Arrêtons la guerre de procuration des États-Unis et de l’OTAN en Ukraine», qui sera diffusé en direct à 14h00, heure de l'Est. Le webinaire sera associé à une série coordonnée de réunions et d'autres activités dans des pays partout dans le monde. Cette rencontre expliquera les origines historiques de la guerre et mettra à nu les véritables intérêts politiques et économiques qui sont à l'origine de son escalade. Avant tout, le webinaire présentera une stratégie révolutionnaire et expliquera ce qui doit être fait pour arrêter la guerre.
Nous appelons tous ceux qui souhaitent participer à s'inscrire au webinaire et à contacter le IYSSE.
Rejoignez le IYSSE! Arrêtez la course dangereuse vers la guerre nucléaire! Participez au combat pour un avenir socialiste sans pauvreté, exploitation, guerre et toute forme d'oppression!
Pour plus d'informations et pour rejoindre le IYSSE, visitez wsws.org/iysse.
Article paru en anglais le 4 novembre 2022)